Fermer
expos

Avant l'orage

Avant l'orage (2023)
De février à septembre, le cycle d’expositions « Avant l’orage », présentée par la Collection Pinault, invite à un cheminement, de l’ombre à la lumière, à travers des installations et des œuvres emblématiques pour certaines, inédites pour d’autres, d’une quinzaine d’artistes, qui s’emparent de tous les espaces de la Bourse de Commerce
Sur fond de dérèglement climatique, dans l’urgence du présent, les artistes de l’exposition inventent des écosystèmes instables figurant d’inédites saisons. Notre course effrénée au progrès et à l’abondance a irrémédiablement transformé notre environnement. Son dérèglement nous oblige à nous adapter en retour. Jadis grenier à blé de Paris, le bâtiment de la Bourse de Commerce fut à partir de 1889 le témoin et l’acteur de l’accélération mondialisée des échanges prédateurs, issue de la colonisation et de l’exploitation intensive des ressources de la planète. Dans l’architecture de fer, de verre, de pierre et de béton de la Bourse de Commerce, qui pourrait tout aussi bien être celle d’une serre, une série de temporalités fugitives et contradictoires apparaissent, dont le paysage imaginé par Danh Vo pour la Rotonde.
Au sein des autres espaces, un accrochage de la Collection Pinault soutient cette naissance d’une ronde de saisons en devenir, d’écosystèmes en mutations, de micro-territoires en gestation, baignés dans une lumière tendant vers un crépuscule climatique mutant. Présage d’Hicham Berrada, qui immerge le visiteur dans un paysage en pleine transformation, nous fait prendre conscience de la beauté d’un monde sans nous. Chernobyl de Diana Thater nous fait pénétrer dans un paysage irradié, théâtre apocalyptique, tandis que Human Mask de Pierre Huyghe suit les faits et gestes d’un singe, errant dans ce qui semble être une ville abandonnée aux abords de Fukushima. Waterfall de Robert Gober met en scène une nature en trompe l’œil dont nous sommes irrémédiablement séparés tandis que le Untilled (jeu de mot entre « sans-titre » et « non-cultivé », « infertile »), toujours de Pierre Huyghe restitue le monde tel qu’il est vécu par les non-humains, des chiens aux insectes, au sein d’un compost engagé dans de nouvelles possibilités de fertilisation du monde.

 

Publié le 04/01/2023


Mots clés :