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Bekar

Bekar (2023)
Le rappeur du Nord à la plume acérée débarque pour présenter son premier album.

Dans les croyances populaires, on associe souvent l’orage à un phénomène plus puissant que l’Homme. Un déchaînement du ciel face auquel on ne peut en apparence rien faire. Pour s’en protéger, le rappeur Bekar a pourtant décidé de faire autrement : affronter ses peurs et ses douleurs, pour mieux traverser la tempête. Depuis son plus jeune âge, cet artiste de 25 ans originaire de Roubaix vogue en effet entre sa passion pour la musique et un schéma de vie marqué par des turbulences. Élevé au sein d’une famille aux relations parfois complexes, mais porté par une envie constante de prouver sa vraie valeur, il était maintenant temps pour Bekar de franchir un cap. Et cela passe par Plus fort que l’orage, un premier album pour raconter le quotidien doux-amer dans lequel navigue le jeune rappeur lillois depuis 25 ans. 

“Comment leur dire qu’ici j’étouffe, j’ai les traits du visage tout faibles”. Au détour d’une phrase de son album, Bekar donne le ton : après avoir cherché à trouver le véritable sens de sa musique le temps de trois projets prometteurs entre 2019 et 2022, c’est dans ses émotions les plus profondes que le rappeur a maintenant décidé d’aller fouiller. Une nouvelle étape, plus ambitieuse qu’auparavant, qui n’a pas été sans peine. Après plusieurs mois passés à détruire et reconstruire des bouts d’idées pour mettre en forme son premier vrai long format, le Nordiste va finalement trouver son fil conducteur : utiliser l’image de la nature, des tempêtes et des orages, pour mieux rapper son vécu, ses peines et ses victoires, entre confessions et métaphores sur la trajectoire d’un garçon au parcours de vie complexe et à la fois sensible.  

Le résultat : Plus fort que l’orage, un premier album de rap aux airs de témoignage sincère du premier quart de vie de son auteur. Intégralement composé avec le producteur Lucci (Josman, Georgio, Ben PLG) ainsi que Wladimir Pariente, Myth Syzer ou Vincent David, le premier long format du Lillois montre qu’il change de dimension dans ses ambitions musicales mais aussi textuelles. Plus organique et instrumentale, la musique de Bekar accueille ainsi pour la première fois sur de nombreux morceaux des pianos et des guitares, sans jamais perdre de vue le rap, à l’image de “Razorlight”, titre entre rap et chant où Bekar pose ses couplets pour revenir sur ses souvenirs d’enfance dans le Nord de la France.. Et le casting d’invités va lui aussi dans ce sens : de la douceur mélodieuse de Myth Syzer (“Vide Sentimental”) à la nostalgie avec ses amis lillois Konga, Sto, Sreen et SIMA (“TNF”) en passant pas ses ambitions avec PLK (“Fisheye”) ou sa vulnérabilité sur ’“Effet mer” avec la rappeuse Zinée, Bekar ouvre finalement son coeur pour mieux l’ausculter et le réparer. 

Plus fort que l’orage, mais aussi plus courageux face à sa propre douleur, Bekar prend le pari d’affronter ses démons sur son premier album tout en s’ouvrant à de nouvelles sonorités, sans pour autant se travestir. Au volant de son destin et de ses souvenirs, la route qu’il emprunte y est à la fois réconfortante et parfois amer, pleine de virages et d’espoirs, mais aussi tournée vers l’avenir. Comme un remède pour finalement mieux affronter la foudre. Pour lui, et pour ceux qui l’écoutent.

Publié le 19/05/2023