Sortir : Que se passe-til pour Les Petits Pas en 2010 ?

Célia Bernard : Pas mal de petites choses. La première, c'est que le festival s'étale désormais sur 10 jours notamment parce que cette année, nous avons voulu, en collaboration avec Lille Métropole Communauté Urbaine, faire profiter d'autres communes et d'autres spectateurs de ce que nous proposions. Le spectacle de Gilles Vérièpe, Petites formes dansées, va donc tourner dans plusieurs villes durant 5 jours, en plus du programme du festival. Nous avons également souhaité intégrer un volet documentaire au rendez-vous et nous proposerons, deux projections de films sur la danse. Et puis, autre nouveauté, j'ai souhaité, pour la construction de la programmation, travailler autour d'une thématique : celle de la frontière.

Sortir : Est-il difficile de trouver des spectacles à destination du jeune public qui fassent preuve d'une réelle exigence artistique ?

C. Bernard : Ce n'est pas difficile mais cela demande du travail. Il est vrai que souvent, dans la tête des artistes et parfois aussi celle du public, tout ce qui est jeune public doit forcément être coloré et simpliste, voire naïf. Je ne le pense pas et pour le festival je cherche plutôt des formes qui ont des choses à proposer. Quitte parfois, à programmer des spectacles qui n'ont pas été conçus comme des oeuvres jeune public mais peuvent largement l'intéresser. Cela me vaut parfois des réactions étonnées de la part des compagnies mais ça me plait. Quant à convaincre le public, c'est un travail de fond.

Sortir : La sensibilisation va-t-elle de soi lorsqu'on programme un tel festival ?

C. Bernard : Pour nous à Danse à Lille, oui. Il est important d'accompagner le public dans sa découverte de la danse. Et plus encore lorsqu'il s'agit d'un rendez-vous à destination du jeune public. C'est pourquoi nous proposons aussi ces projections pour montrer et expliquer la danse. Des stages enfants/adultes permettent aussi aux parents et aux enfants de se familiariser ensemble avec la danse. Et nous allons aussi plus loin avec les Breakfast Classes, des rendez-vous autour du corps et de la nutition, pour réapprendre aux enfants à prendre soin d'eux pour se sentir bien.


Sortir : Un mot de la programmation ?

C. Bernard : Outre les Petites formes dansées, on pourra notamment voir cette année Twins, de Pal Frenak, première proposition jeune public de ce chorégraphe associé à la Rose des Vents. Il y aura aussi Rhizikon de Chloé Moglia, trapéziste au départ et qui propose là un rendez-vous en suspension avec tableau noir, Kindur un travail participatif de la Cie TPO et Cinématique, une oeuvre qui utilise les nouvelles technologies.