Solitaire, il ne s'en cache pas. Il regrette aussi, évoquant le souvenir des grands partis trop top : de Brassens à Salvador, « au temps joli de nos guitares ». Mais Moustaki revient. Le 'métèque' poursuit toujours les balades d'introspection et pose un regard simple sur la société. Des pavés de mai 68 qu'il n'a pas vécu en première ligne, mais à travers des sensations qu'il recoupe en poète à ceux parcourus par les  jeunes filles qui dévalent les rues de Paris en Vélib'. Paradoxalement, il n'a jamais été aussi entouré : Cali, Vincent Delerm, Stacey Kent et China Forbes du groupe Pink Martini l'épaulent lors de duos tantôt lancinants, tantôts entraînants, où ce grain de voix empaté n'a plus peur d'un format qu'il a longtemps décrié. Des artistes de la nouvelle vague qui rendent hommage à ses anciens succès  Ma solitude et Sans la nommer entre autre. Il redonne du peps à Donne du rhum à ton homme avec China Forbes. Retro, mais pas mélo, Solitaire s'adapte en restant intemporel.