Fasciné par le travail accompli quelque 160 ans plus tôt par son compatriote, l'artiste aux extravagantes moustaches en a donné sa propre relecture, reprenant les gravures de Goya et les agrémentant d'ajouts typiques de sa démarche et de son travail. Les oeuvres originales (visibles il y a quelques mois dans une très belle exposition accueillie au Palais des Beaux-Arts de Lille) y trouvent une seconde vie : renommées et enrichies par la verve, les couleurs et l'imagination débordante de Dali, la démarche critique qui a présidé à la naissance des gravures orginales y est prolongée par l'iconoclaste créativité de Dali. De cette mise en regard des oeuvres originales et des travaux de Dali ressort un étonnant échange qui traverse 160 années d'art et d'histoire de l'Espagne.
Dali et Goya, regards croisés
C'est l'histoire d'une double passion. Celle de Serge Goldenberg pour les travaux, tous les travaux, de Salvador Dali, et celle de Dali, passionné lui-même par le travail accompli par Francisco de Goya avec ses Caprices. De ces rencontres est née une exposition en forme de regard croisé.
Au-delà de cet échange avec Goya, l'exposition présente d'autres travaux de Dali, illustrant la démarche provocatrice et iconoclaste de l'artiste, depuis sa théorie entourant le mythe tragique de l'Angélus de Millet (selon laquelle le tableau aurait, à l'origine, représenté l'enterrement d'un enfant), jusqu'au lien fait par l'artiste entre la Dentellière de Vermeer et la corne du rhinocéros, son travail de gravure discret au bas du Revolver aux cheveux blancs d'André Breton, ses illustrations pour les Songes drolatiques de Pantaguel ou son travail de sculpteur présenté via plusieurs oeuvres. Concoctée par des passionnés et de fins connaisseurs, cette exposition documentée et plutôt didactique éclaire encore un peu plus un artiste finalement méconnu et prolifique.
Publié le 05/05/2009
Dali à la rencontre de Goya
Jusqu'au 7 juin
Salle Cologne, 1, boulevard des Cités Unies à Lille
Tél.06.33.88.25.50
www.artcofrance.fr