Malgré l’atonie du marché du disque et l’ambiance délétère qui règne dans l’industrie, il faut se réjouir de l’émergence de nouveaux artistes français et francophones qui font le choix de faire rimer chanson et rythme. Il y a Tété, Anis et dans un registre encore plus grand public Christophe Maé. S’ils s’inscrivent chacun dans des styles différents, tous, et d’autres encore partagent une approche rythmique et généreuse du format chanson, trop longtemps plombé par une pesanteur liée au statut symbolique de la langue française. Saluons donc l’arrivée dans ce club hétéroclite du dénommé Jean Racine qui défend depuis un an sur les scènes de France et de Navarre son premier album intitulé « Ivre du son ». Originaire du Sénégal, chanteur dans l’âme depuis sa plus tendre enfance, Jean Racine a, comme beaucoup d’autres, tenté l’aventure dans la capitale pour faire entendre ses ballades aux accents folk à qui voudrait bien les entendre. La rue, les parvis d’église et le métro comme l’une de ses références, Keziah Jones. A bien écouter les chansons qu’il propose sur son Myspace, on imagine parfaitement la joie qu’ont pu ressentir celles et ceux qui ont pris le temps de stopper leurs marches pour écouter ce baladin.
Et les ailes ?
Jean Racine, chanteur de son état, laissera-t-il une empreinte aussi importante que son prestigieux homonyme ? En attendant de connaître la réponse, on pourra toujours le découvrir dans la cave du Biplan le 27 septembre prochain, endroit idéal pour apprécier ses chansons folk cosmopolites.
Car, dans les chansons de Jean Racine, il y a le soleil de Dakar – et l’on pense parfois à Youssou N’Dour – mais également les chaloupes de Kingston et la soul millésimée Motown. Cosmopolite à souhait, sa musique se combine avec une plume qui se veut tantôt déclarative tantôt contemplative. En somme, Jean Racine est un chanteur de folk moderne. C’est un peu variété sans jamais sombrer dans le cliché. C’est engagé sans forcément avoir le point levé mais c’est surtout bien ancré dans la réalité multiple qui caractérise ce jeune auteur, homme de son époque riche de plusieurs cultures. Qui plus est, c’est accessible au plus grand nombre – et accessible ne signifie pas ici facile- c'est-à-dire qu’un public nombreux et diversement composé devrait se retrouver au Biplan.
Publié le 17/09/2008
Tarifs : 7/5 €.
Renseignements au 03.20.12.91.11.