Histoire(s) du levant

On le dit, l’avenir de l’homme serait asiatique. L’expansion grandissante des pays du levant n’est pas passée inaperçue en Occident, elle est même un des thèmes fédérateurs d’une réflexion internationale qui unit historiens et géographes, économistes et philosophes, journalistes et artistes. Une réflexion dont le Festival international du Film d’Histoire de Pessac se fait l’écho, en prouvant avec cette 24^ème édition qu’histoire ne rime pas forcément avec passé, et en se tournant vers ces contrées d’avenir. A travers la thématique choisie, « L’Inde et la Chine, géants de l’Asie », et les quelques 87 films programmés, le festival propose au public d’explorer l’immensité de ces pays-continents, et la diversité de leurs cultures.

A la fois ancrée dans le passé et tournée vers le futur, la Chine sera explorée sous diverses facettes. La grande Histoire chinoise, de la fin de l’Empire au règne dictatorial de Mao, croisera sur l’écran la petite tailleuse chinoise et l’histoire populaire. La Chine contemporaine sera abordée à travers des choix audacieux et des œuvres coup de poing. Parmi celles-ci, le film d’ouverture, Touch Of Sin, témoigne de l’ambiguïté d’un pays ou l’énergie d’un milliard d’hommes se mue en violence. Quant à sa mythique voisine indienne, elle n’échappera pas non plus à l’analyse des historiens, journalistes et écrivains présents pour animer les débats autour de son histoire, avec notamment un focus sur l’épopée de Gandhi. Le rôle fondateur d’un pays qui a su, selon les mots du président du festival Alain Rousset, « créer le cinéma » la dynamique impulsée par la machine Bollywood et ses quelques 1000 films produits chaque année, sera mis à l’honneur par une sélection pointue. Les incontournables du genre Bollywood y rencontreront des cinémas – et des cinéastes – plus confidentiels dans l’hexagone, comme Adoor Gopalakrishnan, tourné vers les modestes et les marginaux, ou Satyajit Ray, réalisateur qui dès les années 60 décortique les rouages de sa société.

VOX POPULI

 La diversité de la sélection filmographique se reflète dans la composition des jurys qui mixe, sous la présidence pour la catégorie fiction de la superstar du cinéma chinois Dai Sijie - remarqué dans l’hexagone avec Balzac et la petite tailleuse chinoise - cinéastes et acteurs, journalistes, historiens, éditeurs…venus de France, de Chine et d’Inde. Des jurys qui récompenseront les meilleurs films dans les catégories fiction et documentaire, mais n’éclipseront pas pour autant le rôle prépondérant du public. Car à Pessac depuis plus de vingt ans, le public est sur un pied d’égalité avec les professionnels, et décerne également deux prix. Alors, à vos votes !