La société sous rayons x

Quand, en 1967, Guy Debord, écrivit son essai La société du spectacle, il cherchait à critiquer la société et ses excès consuméristes. Penseur radical de l’époque, il a tiré son inspiration de Marx et son Capital. Guy Debord est longtemps resté « l’irrémédiable ennemi public n°1 du Pouvoir et de l'État, des Politiques et du Médiatique ».  A la fois fondateur de l’internationale situationniste et actif lors des mouvements de mai 68, il revendiquait le spectacle comme « un rapport social médiatisé par l’image créé par l’exercice du pouvoir politique, économique et médiatique sur l’organisation de la société ». Avait-il à l’époque déjà perçu ce vers quoi la société allait évoluer ? Mais "Que dirait Debord de notre monde s'il revenait parmi nous ?".
 

En mettant en scène sa pensée, David Ayala, a voulu énoncer et dénoncer ce monde et ses dérives. Car dans la société actuelle, où le culte de l’image, l’impact d’Internet et de la télévision font fureur, passer au scanner la société, reste un moyen de réfléchir sur le monde dans lequel on vit. Lui-même victime, mais pas pour autant moralisateur il cherche au contraire à «  faire appel à l’humour, à la dérision, à la folie » (D. Ayala). Avec 7 comédiens, véritables « co-créateurs », le spectacle se scinde en 4 parties et utilise des archives télévisuelles, cinématographiques et photographiques. Car pour mettre en exergue le fond du problème, il était nécessaire d'utiliser les acteurs et les images. Le but étant de provoquer la réaction des spectateurs mais aussi du citoyen consommateur en suscitant le débat. Une pièce engagée certes, mais à savourer comme un spectacle à part entière.