Le Prince Charmant est de retour !

Ne démentant pas l’accueil enthousiaste que reçu l’ouvrage à sa création à Paris en 1899 à l’Opéra Comique, cette version de Cendrillon créée à l’Opéra de Santa Fe en 2006 puis reprise à Londres et Bruxelles, fit l’unanimité du public. Massenet – mort il y a 100 ans en 1912 - n’était plus un bleu à la création de Cendrillon. Il avait déjà derrière lui Manon et Werther ainsi qu’un statut de compositeur reconnu quelque peu officiel. Pour ceux qui auraient oublié l’histoire, un seul conseil, relisez les Contes de Charles Perrault ! Massenet fait preuve dans cet opéra nous dit Claude Schnitzler qui dirigera pour la circonstance l’Orchestre national de Lille, d’une maîtrise absolue de l’écriture musicale et dramatique, et d’un grand raffinement harmonique qui annonce Debussy.

Laurent Pelly qui adore le romantisme du XIXe siècle, l’atmosphère empreinte de merveilleux des contes et Gustave Doré, tourne sur scène les pages d’un immense livre qui sert d’écrin au déroulement de l’histoire. Mention spéciale au chœur à qui Massenet a laissé une grande place et que Laurent Pelly fait non seulement chanter mais danser… Il flotte sur cette œuvre une légèreté que le metteur en scène a poussé jusqu’au bout pour nous proposer une spectacle pétillant et plein d’humour en évitant le danger du kitch qui guette les contes de fée. La reprise lilloise de la mise en scène est assurée par Benoît de Leersnyder, chanteur et metteur en scène (assistant de Laurent Pelly). Et si vous vous demandez pourquoi le Prince Charmant est chanté par une mezzo, sachez que cette interprétation est conforme au choix de Massenet. A Lille c’est Renata Pokupic (Cendrillon), que l’on a déjà vu cette saison avec Emmanuelle Haïm dans Agrippine de Haendel dans le rôle de Néron qui donnera la réplique à Gaëlle Arquez (le Prince Charmant), jeune chanteuse française.