Fermer
classique

Let’s make an opera…

9cd5d0671890dd92a06074e9b7b15d1e2d68a6c7

C’est ce que propose Donizetti, la Clef des Chants et Domaine Musiques en montant au Théâtre d’Arras un opéra - école à partir de Le Convenienze ed Inconvenienze Teatrali. SORTIR a rencontré Denis Mignien, un des jeunes chanteurs de la production. 

SORTIR : A quoi ressemble la vie d’un jeune chanteur lyrique en Région ?
Denis Mignien : Je chante beaucoup en chœur hors région et je passe des auditions. J’arrive à travailler régulièrement ici avec des gens qui me font confiance (Eric Deltour, Jean-François Droulez, La Clef des Chants, l’Atelier Lyrique de Tourcoing….). Cette région est très musicale. Il y a beaucoup de chœurs et d’ensemble et l’on peut y apprendre son métier. Je pense que l’on peut faire une carrière ailleurs qu’à Paris.
Il faut créer son propre travail et il y a de belles opportunités comme l’Atelier des Voix initié par Domaine Musiques. Je constate d’ailleurs que l’opération de Donizetti et son concept d’opéra - école est dans la même ligne que l’Atelier des voix et permet aux jeunes chanteurs d’être mis en situation professionnelle dans les meilleures conditions.
Il y a de jeunes chanteurs qui montent des petites formes et qui sont soutenus par des structures comme la Clef des Chants qui a développé un grand réseau de lieux désireux d’accueillir des spectacles lyriques.
 
SORTIR : Cet opéra-école est une chance ?
D.M. C’est un tremplin pour aller vers autre chose. Cet opéra nous offre l’opportunité de sortir du réseau régional et d’être vu et entendu ailleurs en France. Cette production s’inscrit pour moi dans une démarche globale de formation et de décentralisation. Quand on est jeune et qu’on n’a pas d’agent, les connexions sont plus difficiles.
 
SORTIR : Quelle différence entre Donizetti et les autres projets régionaux de ce type ?
D.M. Je trouve ce projet formidable et c’est pour ça que j’ai passé l’audition. J’aime les aventures humaines et les projets collectifs avec de jeunes chanteurs et je suis heureux d’être sur ce bateau. Pendant six semaines de formation, d’exploration et de travail avec des gens qui sont dans des réseaux reconnus, on a droit à l’erreur et l’on est encadré par des gens au top niveau ! C’est important en début de carrière.
 
SORTIR : Votre rôle dans cet opéra ?
D.M. Je joue le régisseur. C’est un petit rôle. Mon personnage est énigmatique, un peu hors du temps. Il y a une belle partie théâtrale sur un texte écrit par François de Carpentries, ce qui me va bien car je suis aussi comédien et assistant à la mise en scène. L’opéra parle de comment on monte un opéra. Il se moque de lui-même, des divas, des stars et des caprices des metteurs en scène. On est presque dans un « work in progress » humoristique de notre pratique sans oublier le côté glamour de l’opéra. Donizetti se parodie lui-même. La construction collective d’un opéra est au cœur du spectacle. On est très bien encadré par des gens qui sont habitués à la dimension pédagogique et qui ont déjà travaillé sur ce type de projet à l’opéra studio de la Monnaie par exemple.

 

  

Publié le 01/10/2010 Auteur : Propos recueillis par Françoise Objois

Donizetti, Le Convenienze et Inconvenienze - Opéra Making Of.
2 et 3 oct. Théâtre d’Arras. Tél.03.21.71.76.30.
7 et 8 déc. 2010, Reims. 28 jan. 2011, Boulogne-sur-Mer.
 

  


Mots clés : classique